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27 janvier 2022 4 27 /01 /janvier /2022 13:37

Une fois par trimestre, nous partagerons extraits de quelques écrits des ateliers d'écriture "Plumes" at home sweet home... Pour ce premier volet, voici :

  •  écrits avec l'incipit*  "Les yeux jaunes de la bête plongèrent jusqu’au fond des miens" ; *(incipit = 1ère phrase d'un roman)
  •  écrits autour des boutons de ma boîte à boutons
  •  écrits autour d'un présent offert (souvenir authentique ou inventé)

Merci à : Evelyne, Florence, Josette, Annick, Anne, Jean-Philippe, Françoise, Claire, Brigitte, Christiane... et RIO !

Balade en forêt
Les yeux jaunes de la bête plongèrent jusqu'au fond des miens, loin dans mon regard aux couleurs de la mer. Ce fut sans plaisir que j'accueillis ce fidèle insecte qui, à chacun de nos pique-niques venait chatouiller ma peau et mes cheveux. Quelle folie aussi de venir près de cette rivière en cette saison, après avoir traversé la forêt chargée comme une mule de mes sacoches et tout mon barda !
Bzzzz saloperies de bestioles ! Heureusement, mon amoureux est là qui m'attend avec… sa raquette à moustiques.
Josette L…
Voici le moment de te faire don de ce bouton,
Celui qui a traversé les générations,
Celui qui a fondé ce qui nous lie,
Attaché dorénavant l’une à l’autre,
Il restera pour nous deux cette belle histoire,
Peu connue et discrète,
Le sel de notre vie…
Ces deux petits yeux, seront toi , seront moi,
L’un avec l’autre , ils ne feront qu’un,
Dans ta main, il voyagera et
Poursuivra sans doute sa route,
Chargé de plus encore, aussi léger soit-il,
Voici le moment de te faire un don,
Celui qui a traversé plusieurs générations …
Claire B…
Le Morgan
Pour mes 30 ans, j'ai reçu un cadeau d'anniversaire de ouf ! Un bateau !
Pas n'importe quel bateau.
Pas un yacht.
Pas un voilier qui vole sur les eaux.
Pas une barque en bois dont le fond se fend et la peinture cloque.
Pas un monstre pour croisiériste qui détruit l’écosystème.
Non juste, un automoteur  : une péniche.
Une péniche qui ne reliera plus les Hauts-de-France au Plat Pays chargée de betteraves ou de maïs.
Une péniche déclassée, qui reste à quai.
Une péniche qui m'attendait.
Ma Freycinet, débarrassée de ses écoutilles, éventrée est en rénovation.
Je veux la transformer en gardant son âme, pas d’open-space, ni de salle de séminaires.
Je m'installerai dans le logement du marinier, le logement du "second" sera ma chambre d’ami.
Et la cale deviendra une grande salle meublée de bric et de broc pour accueillir mes copains, pour partager de bons moments, pour faire la fête !
Brigitte F…
  Je suis le petit bouton perdu dans une boîte au milieu de mes semblables qui m’écrasent, qui me toisent, qui se moquent de moi. Ils me l'ont souvent répété : que personne ne viendrait me chercher, moi le rebut de la boîte à boutons !
Et puis un jour, le couvercle de la boîte s'est ouvert, une main, hésitante d’abord, nous a remués ; d'un seul coup, nous nous sommes retrouvés sur le tapis de la table de la salle à manger... au-dessus de moi, une jeune fille,  belle
comme un bouton de rose, se penchait, regardait, scrutait celui qu'elle allait choisir.
Moi, je n'espérais rien… Tout à coup, deux doigts délicats se sont posés sur moi et je me suis retrouvé au creux de sa main ; avec un sourire radieux, la jeune fille me regardait ; j'étais le plus heureux des boutons !
C'est ainsi que depuis ce jour, je suis venu rejoindre mes frères sur son chemisier préféré !
Christiane G…  

Les yeux jaunes de la bête plongèrent jusqu’au fond des miens.

L’autre, cette bête hypnotique vomissant à longueur de journée, à toute vitesse, ses pensées toxines, ses idées noires.

Voleuse, avaleuse de libertés, pourvoyeuse de plaisirs immédiats, avide de douleurs, de réussites instantanées, matérielles, futiles.

La bête, elle ne m’a pas eu.

Je l’ai domptée, je l’ai attrapée. J’ai jeté sa fenêtre par la fenêtre.

Je l’ai envoyée retrouver le vent, la pluie, le soleil.

Alors je me suis allongé, avec lenteur, prés d’un champ de blé.

J’ai respiré, humé l’ozone, aimé les arbres. Aimé la vie.

 

Jean-Philippe M…

Le cadeau
Quand j’étais petit je vivais en Armorique. On n’avait pas de gros moyens au village. Je portais presque toujours les mêmes vêtements, par exemple un pantalon bleu rayé qui m’a poursuivi jusqu’à l’âge adulte. Toujours la même grosse toile dans laquelle maman cousait à chaque fois un nouveau pantalon.
J’étais un gros garçon solitaire un peu triste. Ma première vraie joie, je m’en souviens c’était à Noël. On m’a offert le cadeau qui allait changer ma vie et révéler ma force. C’était un petit caillou en forme de menhir. Depuis je les ai collectionnés. Des menhirs de plus en plus gros. J’adore les porter et je suis devenu très fort ! Grâce à la potion ou aux menhirs ? Mystère !   
Anne S…
Les yeux jaunes de la bête plongèrent jusqu’au fond des miens…..
J’ai inspiré, puis expiré longuement, luttant pour tenter de maitriser l’émotion qui montait en moi.
Loin de me faire peur, je me suis étonnée de sentir comme une bienveillance dans ce regard. Les souvenirs me submergeaient : ma famille, les amis… tous se bousculaient gaiement dans mon esprit.
Pourquoi le regard jaune de l’animal m’autorisait-il soudain à lâcher prise ?
La bête s’est approchée. Je ne bougeais pas. sa tête est venue contre ma main comme pour me caresser. Je l’observais discrètement. Nous aimions-nous ? Qu’allais-je imaginer
J’ai éclaté de rire et … je me suis réveillée au pied de l’arbre, mon livre grand ouvert tombé sur la mousse.
Je me suis sentie envahie… de quoi ?
Ont surgi des projets qui sommeillaient depuis longtemps en moi. L’avenir se dessinait.
Oui, il fallait VIVRE !
Annick G...
Le petit bouton :
« Je suis l’oeil étoilé d’une petite poupée de chiffon. Elle m’a perdu au détour d’un clin d’oeil lancé par un guignol. Elle l’a suivi jusque Lyon et moi… moi, je suis resté ici, à côté de Laon. C’est que je suis carré, moi ! Il en faudrait plus me faire tourner en rond ! Je suis resté… et j’écoute la complainte du bouton à un trou. »
Marjorie Hotton - MalamaliSss
Ecrits de Plumes at home sweet home 1/3
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6 juin 2021 7 06 /06 /juin /2021 09:45
Après de nombreuses hésitations, nous nous lançons !
Pour que notre proposition artistique s'envole, nous avons besoin de votre soutien...
merci de partager ce crowfunding, voire d'y participer...
Merci mes Perles (Barbara Meurant, Camille Geoffroy) de porter avec moi "Au calme des nuées"...
Merci à nos proches de nous porter et de nous supporter...
Merci de nous suivre... à tout bientôt !
Malamalicieuse Marjorie
Financement participatif - recueil
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18 août 2020 2 18 /08 /août /2020 21:18

 

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18 juillet 2020 6 18 /07 /juillet /2020 11:40
Au calme des nuées - 16 compositions

« Au calme des nuées » de MalamaliSss

 

avec

Marjorie Hotton (MalamaliSss) : textes et musiques ; chant, guitare ; illustrations, haïkus

Camille Geoffroy : musiques et arrangements ; piano, saxhorn

Barbara Meurant : violon, glockenspiel, guiro, cymbales, mélodica…

 

A l’origine de cette proposition musicale, l’univers de MalamaliSss, un univers emprunt d’onirisme, de délicatesse, nommé affectueusement « Ailleurs » par Marjorie. « Au calme des nuées » est une invitation à ouvrir une parenthèse poétique et musicale où le trio aborde avec pudeur, sensibilité et authenticité les reliefs de la vie, des plus légers aux plus lourds. Cette formation artistique présente ainsi un projet musical original et simple, où le soucis de l’identité est permanent, où la musique demeure au service de l’univers poétique. A chaque composition est associée un haïku* et une illustration.

 

« Au calme des nuées » - 16 titres dont :

    • Le calme des nuées
    • La Louve
    • Dans ma poche

Texte : Marjorie Hotton

Musique : Marjorie Hotton, François Guernier

Arrangements : Camille Geoffroy

    • Self-Console

*haïku = la plus petite forme de poésie au monde

 

Contact :

Marjorie Hotton (MalamaliSss) - malamalisss@yahoo.fr - 06.69.16.24.68

Marjorie Hotton - 02320 Anizy-le-Grand

Camille Geoffroy - 02410 Septvaux

Barbara Meurant - 02320 Pinon

 

Remerciements :

Merci à Espaces Musiques (Chauny) et François Guernier,

à L’Ecole de Musique de l’Ailette (Anizy-le-Château),

à Romain Nattier (Soissons) pour son oeil talentueux de photographe,

à nos proches qui nous portent et nous supportent…

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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 18:43

Et voici la suite des écrits confinés... je mets un peu de temps à publier partages qui me sont faits car le temps est malamalicieux : il se dilue et bien souvent je me perds dans une faille spatio-temporelle (nom donné à mon quotidien mais c'est quand même beaucoup plus "fun" de dire ça plutôt que d'écrire que je rame dans un quotidien assez dense... :-P). Donc voici quelques partages de nos ateliers Plumes :-) Merci à vous !

Selon le Dictionnaire des idées reçues de Gustave Flaubert :
vœux : dans les contes, ils vont souvent par trois.
Porte-bonheur : on dit bien haut que l'on n'y croit pas mais on en garde un à portée de main pour le cas où...
gri-gri : porte-bonheur inventé par un Africain bègue.
souhaits : fleurissent chaque année au mois de janvier.
chance : fait toujours défaut lorsqu'on a besoin d'elle.
trèfle à quatre feuilles : comme pour le bonheur, on passe beaucoup de temps à le chercher, les yeux au ras des pâquerettes.
Françoise Verrier

Logorallye avec amulettes, gri-gri, exaucer, merveilleux, des vœux, formule magique, fétiche, prière, mascotte, trèfle à 4 feuilles, talisman, chanceux, promettre, souhait.

21 h – avril 2020 - Infos - Le Covid en Côte d’Ivoire

Jamais les amulettes et les gris-gris ne se sont vendus aussi bien sur le marché de Treichville, quartier très populaire d’Abidjan.

" Mon frère, regarde ! Tu mets ça à ton cou ou sur la porte de ta maison, c’est merveilleux, c’est ça la solution mon frère ! Tu me crois ! Tu seras exaucé, toi, ta famille, toute ta famille, et surtout tu dis la formule magique 3 fois : « Covid, amulettes et gris-gris te feront tomber, et si tu tombes tu te tues ! » Oublie-pas : 3 fois ! "

En Afrique noire, les fétiches plus que jamais fleurissent et les petits vendeurs s’en sortent bien.

Plus de prières dans les mosquées, mais des mascottes plus que jamais.

Et je pense à mon gri-gri à moi : le trèfle à quatre feuilles… Ailleurs, d’autres talismans rendent chanceux, paraît-il.

Evidemment face au Covid… mais chacun affronte ses peurs en inventant des promesses de bonheur.

Et si plus simplement, nos rêves ne pourraient-ils pas déjà les porter, mais ce genre de rêves donne beaucoup de travail…

Juliette Dieusaert

Inventaires des choses porte-bonheur

 

Des porte-bonheur :

Croiser les doigts, jusqu’aux orteils parfois

un gri-gri accroché

un attrape-rêve au bout du lit

se lever du bon pied

 

Choses qui me portent bonheur :

Un papillon blanc

Un encouragement d’une personne aimée

Une colombe

Un regard aimant et bienveillant

(étant enfant) à l’entrée d’un village, voir le bonhomme du panneau électronique qui contrôle la vitesse sourire

Voir un arc-en-ciel

Se réveiller avec les minutes du réveil sur un nombre multiple de 5 (alors je passerai une bonne journée ! ;) …

 

Choses qui sont censées porter bonheur :

Ne pas croiser de chat noir...

 

Elise D

Haïku

Rouler une feuille

La glisser dans les barreaux

Douce poésie

Annie Maes

Inventaires des choses porte-bonheur

Un porte- bonheur : le trèfle à quatre feuilles

Un chemin de terre.

Sur le talus des mauvaises herbes, de mauvaise que notre ignorance.

Et des trèfles, ceux de mon enfance.

Spontanément mes yeux les scrutent à la recherche DU trèfle à quatre feuilles, LE porte-bonheur paraît-il.

Dans la foi chrétienne, la première feuille serait l’espérance, la deuxième la foi, la troisième la charité et la quatrième ? un trèfle à quatre feuilles sur 10.000, alors la chance !

Et je me souviens…

Enfant, je passais des heures dans les prairies à chercher le quatre-feuilles et à faire des couronnes de fleurs de trèfles.

Longtemps aussi, j’en ai mis un dans mon permis de conduire, avec je ne sais plus pourquoi une photo d’identité de maman jeune. Pourquoi les ai-je associés ? Pour garder la chance et maman près de moi sans doute, elle qui ne conduisait pas…

Pas d’accident pour l’instant, mais … un jour, je fus arrêtée « Vos papiers SVP : 54 km/heure… ». Quelques jours plus tard, je constatais avec une tristesse infinie que le trèfle et la photo de maman s’était envolés … la contravention, non !

Si maman est restée blottie au fond de moi à jamais, je ne trouve plus ces derniers temps de trèfles à quatre feuilles... ? Perte du bonheur ?

Je reprends ma marche. Pourquoi attacher tant d’importance à cette quatrième feuille qui fait la différence ?

Peut-être justement cette différence ?

Celle qui rend unique et en fait sa richesse, comme j’aime chez les humains.

Alors mon enfance sous le bras, encore et encore je cherche le quatre feuilles …

Juliette Dieusaert

La formule magique avec l'incipit : "A ceux qui pensent que la harpe est l'instrument des anges, je répondrai qu'ils ne connaissent pas ma femme"

EIPRAH UO ETSIPRAH ? SELIASEDCEVAXUELUBAFERTSNOM

« A ceux qui pensent que la harpe est l’instrument des anges, je répondrai qu’ils ne connaissent pas ma femme » :  à longueur de journée, elle pince, elle gratte ses cordes, ses doigts sont moches et tout tordus, elle grimace en jouant, elle me casse les oreilles et m’empêche de faire la sieste, elle oublie de préparer les repas, la maison est sale et sans dessus dessous ; elle attend que je m’y mette sans doute. Si quelqu’un   pouvait redresser les formules ci-dessus,  il comprendrait mon calvaire.

Annie Maes

Selon le Dictionnaire des idées reçues de Gustave Flaubert :

 

Vœu : souhait de 22h22 ou de 11h11, souhait aussi au-dessus d’un gâteau de fête, souhait auquel on croit profondément.

Porte-bonheur : objet significatif et empli de valeurs à nos yeux, détournant les coups de mal-chance.

Gri-gri : pacotille mis dans une poche, dans une voiture ou dans un habitat, amenant sérénité et chance.

Femme : être née d’une rose, élégant et audacieux, libre et merveilleux.

Haine : sentiment dont l’existence ne devrait pas être, néfaste pour quiconque s’en empare.

Chance : situation couplée avec le hasard. Les mal-chanceux en sont dépourvus.

 

Elise D

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Published by Marjorie malamalisss - dans Les Ateliers Plume - Partages d'écrits
21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 18:13

Durant cette période, certains ateliers plumes ont eu lieu... autrement !

  • De manière informelle parfois sous forme d'échanges de mails,
  • De manière épistolaire d'autres fois avec l'envoi d'ateliers sous forme de correspondance.

Cet article vous partage quelques uns de nos écrits confinés... bonne lecture !

 

Abbaye de Saint-Michel (02)

Petit oiseau aux ailes de gomme rondes,
Ecorcheuse de bitume, cracheuse de suie,
Pompeuse d'essence, cartonneuse de vie.
Postillonne du carbone ! Réchauffe le monde !
Vice contrebandante, sex appeal épice,
Leelou multipass, corrompt la police !
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,
Donne-moi aujourd'hui ma liberté d'hier,
Adonne-moi à la dissidence,
Comme j'adonne aussi à ceux qui sont sans importance,
Ne me laisse pas entrer en détention,
Mais délivre-moi du confinement.
Hymen.

Fabien Cartigny

Un petit oiseau

dans le jardin verdoyant

chante à tue-tête

Françoise Hotton

Une couleur parfumée que la nature nous offre

Une couleur explosive qui attire le regard

Une couleur efficace qui force à espérer

Une couleur que des insectes velus se partagent

Une couleur lilas qui n'appartient qu'au printemps

Joëlle Lorenz

 Mon nouveau terrain

Fleure  l’aventure,

Dans ma tête.

Sur papier glacé

Fouillis de verdure

Format 15X17.

Fouillis d’herbes folles

Sous le vent d’avril

Oscille et se courbe,

Dans ma tête.

Au-dessus du vert

Comme en suspension

Des corolles sanguines

Pointent leur tête.

Gentils coqu’licots

Se foutent d’avril

N’en font qu’à leur tête,

Ils sortent du cadre,

Pas si bêtes !

Mon nouveau terrain

Fleure l’aventure,

Dans ma tête.

Sur papier glacé,

Fouillis de verdure

Passe les clôtures de ma tête.

Michèle Trévin

 

A ces jours si doux qu'enveloppe l'ivresse

Quand tu regardes au loin ce simple paysage

A ces jours merveilleux du vent comme une caresse

Quand tu t'enfuis en songes pour un si long voyage

A ces jours liberté qui te font ressentir

Quand la nature t'inonde de beauté colorée

A ces jours aventure qui berce ton souvenir

Quand la lumière frôle la cascade endiablée...

Quand dans la nuit d'aujourd'hui tout semble disparaître

A ces jours tu rêves en ouvrant la fenêtre...

Laurence Berteaux

5/7/5....5/7/5...5/7/5....
coups de bêche
ou de râteau....c'est lancinant

Annie Maes

Sapins

 

Leurs troncs fuselés

Se dressent  vers les étoiles

Prêts à décoller.

 

Françoise Verrier

Hier ou aujourd'hui,

Temps suspendu, arrêté,

Mais où est demain ?

Joëlle Lorenz

Le jardinier amoureux

Veille sur ses parterres de roses

Comme un prince oriental veille sur son harem.

 

Il chérit toutes les fleurs

Mais la rose avec sa carnation nacrée

Est de loin sa préférée.

 

Il s’émerveille devant les pétales de roses

Aux bords délicatement ourlés

Comme des oreilles de nouveau-né.

 

Lorsqu’un bouton de rose

S’ouvre et s’épanouit,

Il découvre le sourire de la Vierge Marie.

 

Et quand un jour, il s’est penché

Vers le cœur d’une rose tout gonflé de tendresse,

Il l’a entendue lui murmurer le secret de sa beauté :

« Je suis belle parce que j’aime. »

 

Françoise Verrier

 

Ce jour est sans fin.

"Soleil, fais-moi voir tes rayons,

Que la nature s'éveille."

Françoise Hotton

Monde virevoltant

Arrêté et dévasté

Leçons à tirer

Laurence Berteaux

Sur la pelouse reverdie

Les  pissenlits

Couleur de soleils d’or

Arrogants se dressent

Avant le passage de la lame traîtresse.

 

Les pâquerettes aux couleurs blanches

Délicieuses

Se font toutes petites, coquettes

Malignes, elles échappent à la tondeuse.

 

Blancs, couleur de neige,

Les pétales du prunier se détachent

Descendent lentement

Gracieux papillons dans le vent.

 

La  mésange à tête noire

Flocons couleur de mousse au bec

Twitte à tue-tête

A tire d’aile

Pressée de rejoindre son nid.

 

Cordon rose et humide

Se trémousse en silence sous la douce mousse sèche,

Sorti de la terre fraîchement bêchée

Le  ver de terre .

 

Perle de jais, l’œil noir et malicieux

Sifflet puissant et mélodieux

Dans son habit couleur de deuil

Même pas peur

Mais bientôt voleur

Le merle effronté et rieur

Sur la branche du cerisier en fleurs.

 

Annie Maes

  

La nature s'en moque,

Elle vit à l'heure du printemps,

Pas du fléau Covid

Joëlle Lorenz

Jaune...

Le jaune est partout en ce début avril

Jaunes d'or, pissenlits et cours de marguerite tapissant joyeusement nos talus

Jaunes pâles ivoires les dernières primevères

Jaunes déjà finissantes les fleurs de tulipes et de jonquilles

Jaunes les fleurs naissantes des cytises

Jaunes les fines étamines de la délicate fleur de pommier

Jaunes et mauves les fiers iris, chers à Van Gogh

Jaunes vifs cirés les boutons d'or, je t'aime, un peu, beaucoup, pas du tout...

Jaunes vives encore les pensées d'hiver

Jaune orange le soleil, cadeau chaque soir renouvelé

Jaunes vert tendre les feuilles naissantes des arbustes

Jaunes saisissantes les fleurs ciselées du hêtre pourpre

Jaune appétissant le coeur des oeufs des poules

Jaune le péril venu de l'est

Jaunes les rires

Jaune teinté de noir l'humour en cet avril, pas vraiment poisson

Jaune les gilets au vestiaire

Jaune la fièvre des médias et des réseaux

Jaune or bientôt la paix

Jaunes lumineux ensoleillés, vos sourires bientôt

Juliette Dieusaert

Tulipe botanique

 

Cette alchimiste née

Transmue le pollen en or,

Au fond du calice.

 

Françoise Verrier

Aujourd'hui le ciel est gris

nous vivons au ralenti

plus rien ne sera pareil

Françoise Hotton

Fleurs sur le balcon

Rires d'enfants à foison

Farandole de saison

Laurence Berteaux

Textes avec l'incipit extrait de « La Fabrique de coïncidences »
"Là encore, comme toujours, le minutage était crucial."

"Là encore, comme toujours, le minutage était crucial."
Pedro jeta un coup d’œil à la grosse horloge qui décomptait le temps. Encore cinq mi- nutes.
Tout avait commencé par une sorte de défit, un « 
t’es pas cap ». Très vite, l’idée jetée en l’air pour amuser le petit groupe, avait fait son chemin et un vrai challenge avait vu le jour. Il n’avait fallu aux cinq protagonistes que quelques heures pour peaufiner les règles et lancer l’idée sur les réseaux sociaux. Très rapidement un nombre suffisant de candidat s’était déclaré et engagé.
Des équipes de trois personnes, 15 ans minimum. Il fallait un lieu. Les organisateurs contactèrent la mairie qui se laissa facilement convaincre et octroya la salle de sport municipale. Assez de place pour accueillir les dix équipes inscrites et des gradins pour les spectateurs que ce défi ne manqueraient pas d’attirer. Les deux euros par personne demandés aux spectateurs et concurrents seraient reversés à la maison des anciens. Les commerçants s’étaient prêtés au jeu et avaient offert les lots pour les trois premiers et des lots de consolation pour les autres équipes.
Le jour J arriva. La télévision régionale s’était déplacée. Les gradins étaient pleins, plus de 400 personnes.
Des lignes tracées sur le sol délimitaient les dix emplacements. Parmi les dix équipes, une était composée par trois des initiateurs du projet. Les deux autres jouaient le rôle 
d’arbitre et de commentateur. Le groupe avait évalué à deux heures la durée de l’é- preuve avec tout ce qu’elle contenait, présentation des équipes, des règles, réalisation et la distribution des récompenses. Des essais préalables avaient permis au groupe de déterminer le temps à accorder à la réalisation du défi, soit 45 minutes.
Le public était composé pour une bonne part par les familles et amis des membres des 
équipes. Dès le départ, il y avait eu de l’ambiance. Certains supporters, se disant certai- nement que déconcentrer les autres équipes favoriseraient la leur, tout le monde y al- lait de son slogan, de ses coups de sifflet et de ses banderoles.
Pedro posa sa dernière pièce et laissa la place à Antonio qui était plus grand. Plus que 
3 minutes. Déjà cinq équipes avaient été disqualifiées quand leur édifice s’était effon- dré. Sur les cinq qui restaient en course, deux se détachaient, celle de Pedro et celle des foulards verts. Le temps devenait l’élément crucial. Ces deux équipes avaient bril- lamment minuté leur temps, se relayant, se passant les pièces, s’encourageant.

Pedro et Miguel regardaient Antonio qui posait les derniers éléments de construction. Il fallait poser un drapeau avant la fin de l’épreuve.
Moins une minute trente. Terminé. Les deux équipes finirent ex-æquo.
Sur le terrain, dix constructions, cinq écroulées plus ou moins fortement, trois inache- vées et deux terminées, un beffroi bariolé et un phare, trois couleurs, harmonieusement distribuées en grandes bandes horizontales. Des milliers de briques de Lego.

Le défi de la plus haute tour en Lego eut un franc succès. Le jury, composé de cinq per- sonnes tirées au sort dans le public déclara vainqueur l’équipe des foulards verts, les bâtisseurs du phare.
La soirée avait obtenu un tel succès que la municipalité décida, avec l’accord des orga- nisateurs, de reconduire le projet l’année suivante.

L’histoire ne dit pas le temps que prit le démontage des tours...

 

Joëlle Lorenz

"Là encore, comme toujours, le minutage était crucial." 
La cadence était de mise, il fallait ne rien laisser au hasard, ne pas interrompre cette chaîne, jour et nuit, 24 heures sur 24, au sortir d'un couloir, d'une pièce : toujours ces mêmes personnes que l'on croise ; pourquoi ? Hier je l'ai rencontré au même endroit : échange d'un sourire, un geste amical, tiens... aujourd'hui il ou elle monte dans cette voiture. Nous montons tous dans une voiture. Nous sommes pressés de rentrer, retrouver un confort, un bien-être après une journée ou une nuit, épuisés... demain recommencer.

Françoise Hotton

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27 mars 2020 5 27 /03 /mars /2020 19:14

Je repose sur mon île.

Je me promène sur la plage de mes fragilités.

Je vais, je viens en tout sens.

« En tout sens »… et je m’arrête un instant fébrile.

Je n’ose pas regarder la ligne d’horizon.

Les pieds, plantés dans le sable, j’observe l’écume de la mer, à hauteur d’Homme.

 

Je repose sur mon île.

Je guette le courage que je sens glisser sur les parois de ma cabane.

J’ai peur. Direct en pleine foi : KO.

J’accueille le silence.

Je ferme les yeux sur les Soleils.

Je les entends, EUX… et cet Autre, l’Inconnu… je saisis.

Je saisis la force limpide et agitée, l’Espoir.

 

Je repose sur mon île.

 

MalamaliSss

(Marjorie Hotton)

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21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 18:14
Au sein des locaux de l'APTAHR de Saint-Michel (02)

Au sein des locaux de l'APTAHR de Saint-Michel (02)

Bonjour !
 
Une fois n'est pas coutume, je prends le temps de partager avec vous l'atelier "Plumes" du mois de janvier 2020 à Saint-Michel (02), où nous nous retrouvons chaque 2ème lundi du mois pour partager des jeux d'écriture. 
 
Lors de cet atelier, nous avons tenté une nouvelle aventure que je vais très sommairement résumer ici.
J'ai proposé un atelier plus en longueur pour décortiquer davantage le processus créatif et les leviers d'aide amenant à poser des mots sur la page blanche... ce fut donc un atelier davantage collaboratif, sur une réflexion en groupe, en nous appuyant sur plusieurs outils déjà rencontrés : arbre à mots, brainstorming, cartes mentales, etc... Nous avons donc peu écrit... mais quand même beaucoup (oui je sais, c'est contradictoire !). Notre petit nombre de janvier nous a permis de vivre cette expérience. Le début d'atelier a commencé comme d'habitude, puis j'ai lu quelques "pourquoi" de Pablo Neruda tirés de son livre "le livre des questions" (texte lisible ici : https://pablo-neruda2-france.blogspot.com/2008/11/le-livre-des-questions.html), nous avons choisi ENSEMBLE un "pourquoi" de Pablo Neruda. Autour de ce "pourquoi", nous avons réfléchi, émis des hypothèses (la purge), rempli plein de feuilles (merci l'APTAHR, je vous amènerai qqs feutres la prochaine fois), etc, etc... j'ai proposé de répondre sous forme poétique à Pablo Neruda. Nous avons proposé différentes formes de poésies et choisi l'acrostiche... puis nous nous sommes séparées avec des ébauches d'acrostiches... sur invitation à partager par mails nos travaux individuels, là pour le coup. Ce n'est qu'une invitation, libre à vous de partager ou pas. C'est la première fois que je donne des devoirs Emoji... promis je ne recommencerai pas ! Mais par cet atelier je voulais vous montrer qu'on peut aussi se triturer l'esprit, retriturer, s'imposer des cadres, les contourner, comment donner une impulsion face au syndrome de la page blanche (méfiez-vous de la crampe de l'écrivain).
 
Pablo Neruda a dit :
" Pourquoi les arbres cachent-ils
l'éclat somptueux de leurs racines ?"
 
Acrostiche choisie ENSEMBLE : RACINES
Thèmes choisis ensemble : 7
fragilités (cicatrices, se mettre à nu, humilité) // Secrets, cacher, invisible // Nourrir, sève, la vie // Beauté, scintillement, réseau, communication // Origines, filiation, Source // Stabilité, ancrage // Valeurs, essentiels
Puis, individuellement, chacune a commencé à écrire, pour certaines fini, pour d'autres en cours, pour d'autres ébauches...
 
Voici ma proposition sous forme d'acrostiche (véritable exploit pour moi, je ne suis pas très à l'aise sur cet exercice de style) :
 
Rarement, ils se dévoilent... sombres.
Admirablement, ils brillent... humbles.
Concrètement, ils s'enracinent... beaux.
Intrinsèquement, ils s'appuient... ancrés.
Naturellement, ils cherchent... profonds.
Essentiellement, ils vivent... simples.
Secrètement, ils voient... nourris...
    ...des feuilles aux racines...
 
Marjorie Hotton - MalamaliSss
 
Dans ma façon d'écrire chaque mot est pensé, chaque ponctuation aussi. Je suis de ces plumes qui accordent beaucoup de valeur(s) à la ponctuation car je lis beaucoup à voix haute. La ponctuation est la mesure du temps de l'écriture... un peu comme les blanches, les noires, les croches etc... pour la musique :-)... là je blablate... Chut !
 
Vous trouverez ci-dessous quelques-uns des textes réalisés suite à cet atelier. Et si vous souhaitez nous joindre à nous sur ce jeu d'écriture, ce sera avec plaisir que j'ajouterai vos écrits. Vous pouvez me les envoyer au : malamalisss@yahoo.fr. Merci pour vos partages... Je vous espère en bonne forme et je vous dis à tout bientôt.
Prenez grand soin de vous
 
Bizzz
 
Marjorie
Joëlle L. a gentiment partagé ses deux textes écrits pendant et à la suite de l'atelier. Comme je le répète souvent durant nos écrits : "la consigne n'est qu'un prétexte pour écrire, si vous ne la respectez pas et bien... tant mieux !"
 
1° texte

Rassurantes par leur force tranquille
Ancrées profondément, pilier de l’édifice
Cachées par pudeur pour rassurer le feuillage
Invisibles, tenant à garder leur part d’ombre
Nourricières, elles sont la mère qui veille
Éclat dissimulé mais néanmoins somptueux
Simples mais pourtant essentielles...
Joëlle L.
 
2°  texte
 
Elles sont là, silencieuses mais actives, sages mais mouvantes. Elles sont là tapies, à l’affut et vigilantes. Elles sont prudentes, se dévoilent peu, mal armées contre la lumière du jour. Timides, pleine de pudeur, elles s’étendent lentement, hôtes de l’obscurité, se frayant un passage à travers une jungle de sable, de cailloux et autres obstacles. Elles sont fragiles mais pourtant assez fortes pour assurer l’ancrage de l’édifice. Elles peuvent paraître modestes. C’est qu’elles n’ont pas le panache de la canopée ! Mais derrière cette humilité se cachent des relations secrètes, une communication invisible mais efficace avec leurs voisins et amis Champignons. Réseau souterrain et silencieux, source de partage et d’échange, elles œuvrent en secret pour que s’expriment tiges, branches feuilles et fleurs. Elles sont la source vitale, la sève primordiale. Voilà pourquoi les arbres cachent l’éclat somptueux de leurs racines.
Joëlle L.
Et voici le tour de Michèle T.
 
Réseau foisonnant de cheveux emmêlés,
l'abri des regards, irradie ses faisceaux.
Colporte sous la terre les nouvelles d'en haut,
Irrigue par sa sève l'aérienne feuillée,
Nourrit des profondeurs, sa souveraine lignée.
Eventail affiché d'un houppier déployé.
Souterrain miroir des aïeux oubliés.
Michèle T.
 

 

Merci beaucoup Michèle T. !

 


 

Annie M. nous partage ses deux poèmes, nés de cet atelier.
 

               PUDEUR

Respectable, ce grand chêne centenaire

Arbore fièrement sa ramure.

Cambré sur son tronc crevassé,

Il cache ses parties intimes

Nichées dans l’argile grasse et lourde.

Éléments essentiels et nourriciers de l’arbre,

Solides et profondes, elles assurent sa stabilité.  🌳   

Annie M.

 

                 AUDACE

Rares sont chez nous les palétuviers ;

Arqués sur leurs rouges et longues échasses,

Coquins, ils dévoilent leur nudité.

           Immergées à demi,

          Nourries d’eaux saumâtres,

          Exubérantes et audacieuses,

          Sans pudeur leurs racines s’exhibent.  image.png

Annie M.

 
Merci Annie M. !

 

Laurence J. a écrit ce poème sur invitation de la consigne. Merci Laurence !
 
Rivière aux méandres que l’on songe infinis
Accrochés à nos rêves comme sève d’envies
Chercher ailleurs l’oubli de ce vide profond
Ici trouver l’ancrage et fuir ses démons
Nourrir son âme à son cœur qui palpite
Esthétique beauté d’un monde de pépites
Source de tant de douceur qui voile la laideur
      MAMAN … mon hier mon demain
       Mes RACINES …. ma Vie 
Laurence J.
Dimanche 22 mars 2020 : écrire cette date me semble surréaliste, mais en fait, tout me semble surréaliste en ce moment... Bref, hier, j'ai reçu une mail de Francis qui se joint à nous dans ce jeu. Voici sa proposition :
"

"J'ai pensé à cette phrase de la philosophe Simone Weil dans son livre intitulé "L'enracinement".

"De tous les besoins de l'âme humaine,il n'y en a pas de plus vital que le passé"

Voila ce que j'ai trouvé:

 

Rendez nous notre filiation

Ancetres par qui nous vivons

Ce jour n'existe que par vous

Ici et maintenant, c'est tout

Notre vie aussi vous appartient

En vivant cachés, vous nous veillez

Soyez en aujourd'hui célébrés

Francis C.

Bon dimanche en écriture...ou lecture. 

"

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7 janvier 2020 2 07 /01 /janvier /2020 16:14
Malamalicieux voeux !
je vous souhaite une belle page blanche à écrire
selon vos désirs, vos souhaits et vos choix...
Marjorie
 
"Les arbres sont des poésies que la Terre écrit pour le Ciel." Khalil Gibran
Belle année 2020 !
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21 février 2019 4 21 /02 /février /2019 20:34
TAA - Grain(e) de Soi(e), extraits en écoute ici...

En 2012 s'est éveillée Taa. Depuis, elle chemine et bien souvent je me demande comment l'accompagner. Comme je joue désespérément mal de la guitare (merci à la guitare qui m'accompagne sur ces enregistrements !), mais que les mélodies, les chansons, les illustrations sont présentes, j'ai choisi le site soundcloud pour partager les chansons du répertoire "Taa" : ici. Je ne sais jamais trop où les pas mènent... je n'ai croyance qu'en une seule chose (en fait, y'en a sûrement plusieurs...) : deux pas en avant, un pas en arrière et... avancer. Partages du moment, voici... Extraits de "Taa - Grain(e) de Soi(e)"

 

1 - Promesse

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  • : L'univers de MalamaliSss est né de mes diverses passions : l'écriture, l'amour des mots, la lecture à voix haute... et le spectacle vivant. A ces passions j'ajoute un zeste de malice... et le tour est joué. Marjorie Hotton
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